Mon exploitation... ma vie professionnelle... ma vie ?!?
Lorsque j'explique mon métier aux enfants, ce que je leur précise en premier est : " il y aurait 100 agriculteurs, vous auriez 100 discours différents". Etre agriculteur n'est pas simplement qu'un métier, c'est bel et bien un choix de vie. C'est pourquoi quelques détails paraitront personnels mais l'imbrication vie personnelle et vie professionnelle est une réelle symbiose... et expliquer l'un sans l'autre n'aurait aucun sens.
Je suis originaire d'un petit village aveyronnais : Salles-Courbatiers. Mes grands parents se sont installés dans les années 70 en polycultures élevage sur une dizaine d'hectares. Mes parents ont repris les terres dans les années 80 sur une vingtaine.
Après mes études à l'ESAPurpan (1998-2003), je m'installe en 2005 sur une quarantaine d'hectares de céréales et autres grandes cultures sur 2 départements, 2 régions administratives.
Pour faire vite, à l'ouest et l'est de Cahors :
- 20 ha dans le 47, à Thézac où je cultive du maïs semence, tournesol semence, quelques céréales à paille (triticale, orge) avec irrigation en intégrale
- 20 ha dans l'12, à Salles Courbatiers, où je cultive du maïs consommation, et quelques céréales à pailles (orge, triticale...) avec irrigation en intégrale
Je suis donc une céréalière (bon, pas très grande, je l'avoue !), maïscultrice, semencière.
Après 3, 4 ans d'expérience, j'avais des difficultés à assumer ce que je produisais. Non pas que je croyais que ce que je produisais était mauvais, mais à l'époque, 99% des personnes associaient le maïs au OGM, avec une image subliminale hyper-négative. Je me suis donc lancée dans l'aventure de la communication. D'abord par le pacte de Confiance, puis aujourd'hui avec l'association Passion Céréales, qui nous produit des documents sur notre métier, nos cultures, les céréales pour le grand public, donc pour TOUT LE MONDE !.... (http://www.passioncereales.fr/)
Parler de mon métier auprès des enfants me permet de me remettre en question, d'aimer encore plus ce que je produis, et surtout de croire en l'avenir.
Je suis à titre individuel et j'habite dans le périurbain toulousain à Villeneuve Tolosane.
Sur le terrain (je dirais 65% de la charge de travail), mon père m'apporte des coups de main (enfin, de grands coups de pieds pour faire avancer le boulot !...).
Comme dans beaucoup d'exploitation, nos systèmes ne nous permettent pas de travailler seul.
Actuellement, j'ai le projet de me diversifier en devenant vigneronne, mais ceci sera une prochaine décennie !
juin 2013